Parce qu’un sportif «consolidé» est toujours fragile tant physiquement que psychologiquement …
Cet article a pour vocation de donner des informations théoriques et pratiques pour réadapter et préparer l’athlète au retour à l’entraînement.
Il s’adresse plus particulièrement aux sportifs confirmés et haut-niveau et ne peut s’envisager que supervisé par un Kinésithérapeute, professionnel de santé et formé à la préparation physique… Suite à un traumatisme, une opération chirurgicale ou un long arrêt de l’activité sportive après blessure, le retour à l’entraînement est un moment difficile à gérer pour le sportif.Appréhensions, manque de confiance et de sensations , modifications biomécaniques dues à l’intervention, douleurs etc… Tous ces éléments perturbent la qualité de la reprise.Les séances de réadaptation fonctionnelle sportive s’inscrivent en complément de la rééducation pratiquée en centre de rééducation ou en cabinet de ville.Elles redonnent au sportif(ve) confiance et permet au club, à l’entraîneur et au préparateur physique du club ou de la fédération de pouvoir compter à 100% sur leur athlète dès son retour à l’entraînement.
Après un bilan complet et précis, ces séances s’articulent sur une composante issue de la kinésithérapie du sport classique et de terrain associée aux principes de préparation physique.
Séances journalières intégrant la physiothérapie, l’électrothérapie, la pressothérapie et la thérapie manuelle voire la pause de contentions : le paramédical et la préparation physique par les fondamentaux de l’athlétisme et ceux du sport pratiqué par l’athlète.
Elles sont lieu d’échange et permettent d’établir une relation de confiance avec le sportif(ve).
Le principe général est un travail lent des gestes de bases de manière à les re-sentir, les corriger, les adapter aux nouvelles conditions biomécaniques.
La répétition permettra à terme de pouvoir les réaliser sans risque à vitesse normale pendant de l’entraînement.
Ces séances, sur le terrain et en tenue, sont filmées puis analysées au ralenti afin que l’athlète puisse visualiser ses compensations et plus facilement les corriger.
De part cet entraînement très lent, surveillé et s’ attachant plus à la qualité du geste qu’à la quantité, l’on comprend que ce type de séances peuvent se programmer sans risque très tôt dans un plan de rééducation du sportif, d’autant quelle s’agrémentent de PPG.
Conseils en nutrition, en récupération en ergonomie du sport ainsi que des informations sur l’anatomie et la physiologie de la performance motrice informent l’athlète sur les notions de bases de l’effort.
Exemple d’une séance de rééducation sportive après entorse de cheville chez une Basketteuse du Centre fédéral du Basket ball à l’ INSEP (Institut National du Sport à Paris).
Le Centre fédéral du Basket ball est le pôle national intégrant les meilleurs(es) joueurs(euses) des générations cadets(dettes) et juniors(res).
Structure de haut niveau proposant deux entraînements par jour et des horaires scolaires aménagés.
Au rendez-vous à la salle à l’heure de l’entrainement et en tenue, après le briefing du
coach concernant le thème de la séance, l’ athlète, si nécessaire, se fait strapper.
Après une immobilisation et quelqu’en soit sa durée, le fait d’etre en tenue et présent à l’entraînement réintègre le sportif(ve) dans son contexte .
De plus, les séances se déroulant dans la salle d’entraînement lui permettent d’écouter les consignes et voir les systèmes de jeu tout en se rééduquant.
Son retour sur le terrain en sera d’ autant plus facilité.
Très lent et progressif, il intègre le reveil musculaire en trottinant en y associant des
talons fesses, genoux poitrine, déplacements latéraux, courses arrières, Squats jump.
L’ensemble de cet échauffement doit être toujours infra douloureux et constamment surveillé visuellement.
Celui-ci associe également des séries d’abdominaux, de pompes et gainage.
Le principe de base est de varier en permanence les sollicitations musculaires de manière à stimuler l’athlète à une adaptation permanente : reproduisant les situations sportives. Le temps de travail est égal au temps de repos.
A partir de ce postulat, tout peut s’envisager ; Exemple de circuit possible :
- Pendant 3 à 4 minutes exercices de proprioception avec ballon de basket :
L’athlète grimpe sur un banc ou sur les gradins, d’ abord en appui bipodal, genoux demi fléchis.
L’opérateur en face lui envoie un ballon qu’il doit récuperer des 2 mains.
D’abord lancé dans l’axe, ceui ci varie trajectoires vitesse et force nécessitant une adaptation permanente.
Passage ensuite en appui unipodal, coté sain puis blessé.
Pause boisson de quelques minutes avec écoute des consignes du coach aux autres joueuses…
- L’on enchaîne sur des séries d’abdominaux avec ballon :
L’athlète est sur un tapis de sol face aux gradins cette fois ci, « jambes à l’équerre ».
L’opéteur dans les gradins lui envoie la balle qui doit être attrappée à 2 mains et renvoyée très vite.
D’abord lancée dans l’axe, l’on varie comme précédemment.
Pause boisson de quelques minutes avec écoute des consignes du coach aux autres joueuses…
Apprentissage des fondamentaux de la course : les griffés et les skippings.
Puis en trottinant, l’on dermande des talons fesses, genoux poitrines et déplacements latéraux classiques.
Si tout ceci est infra douloureux, au fil des séances, l’on commence à mettre en place très progressivement les changements de direction y associant de la vitesse.
Pause boisson de quelques minutes avec écoute des consignes du coach aux autres joueuses.
- Séances de shoots sans puis avec opposition et lancers francs.
Pause boisson de quelques minutes avec écoute des consignes du coach aux autres joueuses.
Puis redémarrage au début du circuit.
Les séances, calées sur les entraînements, durent entre 1 heure et une 1 heure 30 ce qui fait environ 45 minutes de travail effectif, largement suffisant pour une reprise.
Elles sont en permanence surveillées.
La fin de traitement se termine par des manoeuvres de massage en drainage, étirements, électrostimulation en récupération etc…
La rééducation sportive prend toute sa place dans un projet thérapeutique de retour à l’entraînement.
Chacun comprendra par cet exemple que l’athlète doit être encadré par un Kinésithérapeute DE lui-même formé à la préparation physique.
Thierry ATTALI – Kinésithérapeute du Sport